Cheveux qui rejettent la couleur : le guide complet pour une coloration enfin réussie
Vous avez choisi la nuance parfaite, suivi scrupuleusement le mode d'emploi, et attendu avec impatience devant le miroir. Pourtant, le résultat est décevant : la couleur n'a pas pris, elle est terne, ou pire, elle a complètement disparu après deux shampoings. Si ce scénario vous est familier, vous êtes probablement confrontée au phénomène frustrant des cheveux qui rejettent la couleur.
Loin d'être une fatalité, ce problème trouve ses racines dans la santé et la structure même de votre fibre capillaire. Comprendre pourquoi votre chevelure se montre récalcitrante est la première étape pour enfin obtenir la couleur vibrante et durable dont vous rêvez. Ce guide complet vous explique tout : des causes cachées aux solutions concrètes, préparez-vous à faire la paix avec votre coloration.
Qu'est-ce que cela signifie quand des cheveux "rejettent" la couleur ?
Avant de paniquer, clarifions ce que l'on entend par "rejeter la couleur". Il ne s'agit pas d'une réaction allergique, mais plutôt d'une incapacité de la fibre capillaire à absorber ou à retenir les pigments artificiels. Ce phénomène se manifeste principalement de deux manières :
- la couleur ne prend pas du tout : après le temps de pose et le rinçage, vos cheveux sont quasiment identiques à leur état initial. Les pigments n'ont pas réussi à pénétrer la cuticule (la couche externe du cheveu).
- la couleur dégorge extrêmement vite : la coloration semble réussie au premier abord, mais elle s'estompe de manière drastique en seulement quelques lavages. Les pigments ont pénétré, mais la cuticule n'a pas réussi à les emprisonner durablement.
Dans les deux cas, le coupable est souvent le même : une fibre capillaire qui n'est pas dans des conditions optimales pour recevoir et garder une coloration.
Les 7 causes principales d'une coloration qui ne prend pas
Identifier la source du problème est essentiel. Plusieurs facteurs, souvent combinés, peuvent expliquer pourquoi votre coloration ne tient pas.
Cause n°1 : la porosité, l'ennemi public de la coloration
La porosité est la capacité de vos cheveux à absorber et retenir l'hydratation. C'est le facteur le plus important dans la réussite d'une couleur.
- haute porosité : souvent due à des traitements chimiques (décolorations, lissages) ou à des dommages thermiques, une chevelure très poreuse a des écailles très ouvertes. Elle absorbe la couleur très vite, mais la relâche tout aussi rapidement. C'est l'effet "panier percé" qui mène à un dégorgement rapide de la coloration.
- faible porosité : À l'inverse, des cheveux peu poreux ont des écailles très fermées, presque scellées. La fibre est "imperméable" et les pigments peinent à y pénétrer. Le résultat est une couleur qui ne prend pas ou reste très en surface, paraissant fade.
Cause n°2 : l'accumulation de résidus (silicones, huiles, calcaire)
C'est l'une des causes les plus fréquentes et les plus sous-estimées. L'utilisation répétée de shampoings, après-shampoings ou sérums contenant des silicones non solubles dans l'eau crée une gaine invisible autour du cheveu. Ce film plastique empêche tout simplement la coloration de pénétrer. Le même effet peut être causé par une accumulation d'huiles minérales ou de calcaire présent dans l'eau.
Cause n°3 : des cheveux trop abîmés ou "brûlés"
Des cheveux extrêmement endommagés, notamment par des décolorations poussées, ont une structure interne compromise. La cuticule est si abîmée qu'elle ne peut plus rien retenir. Même si les pigments entrent, ils ressortent aussitôt. La couleur peut sembler inégale, avec des zones qui absorbent plus que d'autres, créant un résultat "tacheté".
Cause n°4 : paradoxalement, des cheveux trop sains et "vitreux"
Cela peut surprendre, mais des cheveux vierges, jamais colorés, très lisses et en parfaite santé peuvent être difficiles à colorer. Leur cuticule est si compacte et lisse (faible porosité naturelle) qu'elle forme une véritable armure contre les pigments. On parle parfois de cheveux "vitreux".
Cause n°5 : une erreur dans le choix ou l'application du produit
Parfois, le problème vient de la technique :
- un volume d'oxydant inadapté : l'oxydant (ou peroxyde) sert à ouvrir les écailles. Un volume trop faible sur des cheveux peu poreux sera inefficace.
- un temps de pose non respecté : raccourcir le temps de pose ne laissera pas le temps aux pigments de se fixer.
- une quantité de produit insuffisante : si les cheveux ne sont pas saturés de produit, la couleur sera inégale et prendra mal.
Cause n°6 : un déséquilibre du ph de votre cuir chevelu
Un cheveu sain a un ph légèrement acide (entre 4,5 et 5,5). Les produits de coloration sont alcalins (ph élevé) pour forcer l'ouverture des écailles. Si vos cheveux sont naturellement trop alcalins ou si vous utilisez constamment des produits qui dérèglent votre ph, la réaction chimique de la coloration peut être altérée.
Cause n°7 : les facteurs hormonaux et médicamenteux
Plus rares, mais réels, certains changements hormonaux (grossesse, ménopause, problèmes de thyroïde) ou la prise de certains médicaments peuvent modifier la structure de vos cheveux et influencer la prise de la couleur.
Diagnostic capillaire : comprendre votre type de cheveu avant de colorer
Avant toute chose, jouez les détectives. Pour savoir comment agir, il faut connaître votre "terrain".
le test de porosité du verre d'eau :
- Prélevez quelques cheveux propres et secs (sur votre brosse, par exemple).
- Déposez-les dans un verre d'eau à température ambiante.
- Observez pendant 2-3 minutes :
- il flotte : faible porosité.
- il coule doucement ou stagne au milieu : porosité normale.
- il coule directement au fond : haute porosité.
Ce simple test vous donnera une indication précieuse pour adapter votre routine pré-coloration.
Le guide pratique : comment préparer ses cheveux pour une coloration parfaite
Une coloration réussie est une coloration préparée. Voici votre plan d'action en 4 étapes.
étape 1 : la clarification, le "reset" capillaire Une à deux semaines avant votre coloration, faites un shampoing clarifiant. Son but est de détoxifier la fibre capillaire de tous les résidus (silicones, calcaire, produits coiffants). Vous pouvez en acheter un tout prêt ou le faire maison. recette simple : ajoutez une cuillère à café de bicarbonate de soude à votre dose de shampoing neutre. Laissez poser 1 à 2 minutes avant de rincer abondamment. attention : ce procédé est décapant, ne le faites pas plus d'une fois par mois et faites suivre d'un soin hydratant.
étape 2 : le bon timing Ne faites jamais une coloration sur des cheveux fraîchement lavés. L'idéal est de la réaliser 24 à 48 heures après votre dernier shampoing. Le léger film de sébum présent protégera votre cuir chevelu des agressions de la coloration sans pour autant empêcher les pigments de pénétrer.
étape 3 : le soin pré-coloration ciblé La semaine précédant la couleur, offrez un masque à vos cheveux, mais pas n'importe lequel !
- si vos cheveux sont très poreux et abîmés : faites un masque riche en protéines (kératine, protéines de riz ou de blé) pour "colmater" les brèches de la fibre capillaire. Cela aidera le cheveu à mieux retenir les pigments.
- si vos cheveux sont peu poreux et secs : optez pour un masque hydratant léger (aloe vera, glycérine) mais évitez les huiles végétales pures juste avant la couleur, qui pourraient former une barrière.
étape 4 : choisir la bonne technologie de coloration Sur des cheveux récalcitrants, toutes les colorations ne se valent pas. Privilégiez les colorations d'oxydation permanentes professionnelles. Elles sont formulées pour ouvrir efficacement les écailles et déposer les pigments au cœur du cortex. Discutez-en avec un coiffeur ou un vendeur spécialisé.
Après la couleur : les gestes essentiels pour sceller et prolonger l'éclat
Faire prendre la couleur, c'est bien. La garder, c'est mieux !
- le premier rinçage : rincez la couleur à l'eau tiède puis terminez par un jet d'eau froide pour aider à refermer les écailles.
- le soin post-coloration : utilisez impérativement le soin fourni dans le kit de coloration. Il est spécialement formulé avec un ph acide pour neutraliser l'alcalinité de la couleur et sceller les pigments.
- attendez avant le premier shampoing : laissez passer au moins 48 à 72 heures avant de faire votre premier vrai shampoing. Cela laisse le temps aux pigments de se stabiliser complètement dans la fibre.
- adoptez une routine adaptée : utilisez des shampoings et soins "spécial cheveux colorés", sans sulfates de préférence, qui sont moins agressifs et préservent l'éclat de la couleur.
Coloration qui ne tient pas sur les cheveux blancs : un cas particulier
Les cheveux blancs sont notoirement difficiles à colorer car ils n'ont plus de mélanine et leur structure est souvent plus rigide et moins poreuse. Si votre coloration ne couvre pas les cheveux blancs, voici quelques astuces :
- le mordançage : c'est une technique de pré-traitement qui consiste à appliquer un oxydant seul (volume 10 ou 20) sur les zones blanches pendant 10-15 minutes avant d'appliquer la couleur. Cela permet de "pré-ouvrir" les écailles.
- choisir des gammes "couverture parfaite" : de nombreuses marques professionnelles proposent des lignes spécifiquement enrichies en pigments pour une couverture à 100% des cheveux blancs.
Faq - vos questions sur les cheveux qui n'acceptent pas la coloration
1. Pourquoi ma coloration dégorge-t-elle si vite alors qu'elle était belle au début ? C'est le signe typique d'une haute porosité. Vos cheveux "boivent" la couleur mais leurs écailles sont trop ouvertes pour la retenir. Pensez aux soins protéinés pré-coloration et aux rinçages acides post-coloration.
2. Une coloration végétale peut-elle mieux tenir sur des cheveux qui rejettent la couleur ? Ça dépend. La coloration végétale fonctionne par gainage autour du cheveu. Sur des cheveux saturés de silicones, elle ne tiendra pas. En revanche, sur des cheveux très poreux, elle peut être une excellente solution car elle va enrober la fibre et la soigner en même temps. Une clarification est indispensable avant de passer au végétal.
3. Finalement, dois-je faire ma couleur sur cheveux propres ou sales ? Ni l'un ni l'autre ! L'idéal est "ni trop propre, ni trop sale". Des cheveux lavés de la veille ou de l'avant-veille sont parfaits.
4. Les silicones sont-ils vraiment le grand méchant loup de la coloration ? Oui, en grande partie. Les silicones non-solubles dans l'eau (comme le dimethicone) créent un film qui fait "glisser" les pigments. Apprendre à lire les étiquettes pour les éviter peut transformer la réussite de vos colorations.
5. Mon coiffeur peut-il réussir là où j'ai échoué ? Oui, très probablement. Un professionnel saura poser un diagnostic précis sur votre type de cheveu, utiliser des produits techniques (comme le mordançage), et adapter parfaitement le choix de la couleur et de l'oxydant à votre cas.
6. Est-ce que la décoloration aide la couleur à mieux prendre ? Oui, car la décoloration augmente la porosité du cheveu en ouvrant les écailles. C'est pourquoi on décolore avant d'appliquer des couleurs vives (bleu, rose...). Cependant, c'est un processus agressif qui, s'il est mal fait, peut mener à l'effet inverse : des cheveux si abîmés qu'ils ne retiennent plus rien.
Conclusion : la patience et la préparation sont vos meilleures alliées
Avoir des cheveux qui rejettent la couleur n'est pas une fatalité, mais un signal que votre chevelure vous envoie. Elle vous demande plus d'attention et une meilleure préparation. En comprenant les notions de porosité, en intégrant la clarification à votre routine et en choisissant les bons produits, vous mettez toutes les chances de votre côté.
N'oubliez pas que chaque chevelure est unique. Ce qui fonctionne pour une personne ne fonctionnera pas forcément pour une autre. Soyez patiente, testez, ajustez, et n'hésitez pas à demander l'avis d'un professionnel. Une chevelure saine est la toile de fond indispensable pour une couleur éclatante et durable. Alors, prête à relever le défi ?